TERRACYCLE NEWS

ELIMINATING THE IDEA OF WASTE®

Pourquoi la France et l’Australie s’apprêtent à crouler sous les détritus

Uncategorized TerraCycle Include France
Depuis le 1er janvier, la Chine a mis fin à toutes les importations sur son sol de plus d’une vingtaine de catégories de déchets, conformément à l’annonce faite en juillet dernier par les autorités chinoises. La mesure, explosive, suscite l’inquiétude en France comme en Australie, qui exportent chaque année des milliers de tonnes de détritus vers la Chine. Vous êtes-vous déjà demandés où finissaient cette bouteille en plastique ou ce vieux CD jetés négligemment à la poubelle ? Que vous habitiez en France ou en Australie, la réponse a de fortes chances de se situer quelque part en Chine. Depuis le début des années 2000, l’empire du Milieu s’est en effet imposé comme le plus gros importateur et recycleur mondial de déchets plastiques, métalliques et cartons. En 2015, le pays avait ainsi importé près de 50 millions de tonnes de déchets, destinés principalement à être recyclés en matières premières pour son industrie, soit plus d’un quart de l’ensemble des déchets recyclables exportés au monde. On comprend ainsi mieux pourquoi l’annonce faite par les autorités chinoises de l’environnement d’interdire l’importation de 24 types de déchets a pu faire l’effet d’une bombe. Si les détails exacts de l’interdiction ne sont pas encore connus, l’idée est pour la Chine de restreindre ses importations aux seuls détritus contenant des taux minimums de polluants. Pour le ministère de l’Environnement chinois, l’objectif affiché est de « protéger les intérêts environnementaux de la Chine et la santé des personnes ». Autrement dit, il s’agit de lutter contre la pollution qui empoisonne le pays, en privilégiant notamment le recyclage de ses propres déchets domestiques, qui finissent pour l’instant à l’incinérateur ou en décharges. Impact mondial En France, les réactions des professionnels du recyclage ne se sont pas fait attendre. « L’impact de cette décision est mondial et a des conséquences en Europe et dans tous les pays exportateurs de ces matières », explique ainsi la Federec (Fédération Professionnelle des Entreprises du Recyclage) dans un communiqué émis fin juillet. D’après l’organisation, les stocks de déchets dans l’Hexagone seraient d’ores et déjà en train d’augmenter, dès lors que « la capacité des autres usines mondiales n’est pas en mesure à ce jour de consommer les volumes aujourd’hui importés par la Chine ». Même son de cloche en Australie, où plus de 600 000 tonnes de déchets pourraient être impactés par la décision chinoise. Tom Szaky, de la compagnie de recyclage TerraCycle, expliquait ainsi le 5 janvier dernier au Daily Telegraph à quel point les effets de la mesure pourraient s’avérer « dévastateurs » pour l’industrie du recyclage australienne. « Trouver des alternatives à court terme va représenter un véritable défi », explique-t-il. « C’est la nature même de l’industrie du recyclage qui risque de changer ». Différents scénarios possibles Difficile toutefois de prévoir avec certitude les effets exacts que va produire l’interdiction chinoise dans les deux pays. D’après la revue Alternatives économiques, le premier scénario envisagé par les spécialistes est que la mesure oblige la France et l’Australie – de même que tous les autres pays développés – à trier davantage leurs déchets. Ce faisant, ils pourraient ainsi continuer leurs exportations vers la Chine, en respectant les niveaux de pollution des déchets exigés par celle-ci. Prometteuse d’un point de vue écologique, cette hypothèse n’est toutefois pas la plus probable. L’interdiction chinoise d’importation de déchets recyclables est en effet bien plus susceptible de pousser d’autres pays en développement à développer leur propre filière de recyclage, pour prendre la place de la Chine en acceptant les déchets pollués et polluants dont elle ne veut plus. Affaire à suivre…