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ELIMINATING THE IDEA OF WASTE®

Ma bouteille de shampoing vient de la plage

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Face aux chiffres alarmants de la pollution par les plastiques, l’industrie commence à innover. En témoigne la belle histoire de ce flacon de shampoing né d’un partenariat réussi. Les emballages plastiques, c’est un fléau. Les grands groupes industriels, las d’être toujours sur le banc des accusés, prennent des initiatives visant à changer leur image et si possible leurs pratiques. La marque Head & Shoulders, numéro un mondial des shampoings, a lancé la première bouteille de shampooing “verte”. Issue à 25 % de plastique collecté sur les plages et recyclable après usage, celle-ci était disponible en France cet été en édition limitée dans les magasins Carrefour. TerraCycle s’intéresse aux déchets qui n’intéressent personne. ©TerraCycle L’idée géniale d’un étudiant américain Ce flacon de shampoing pas comme les autres a été créé en partenariat avec deux spécialistes des déchets. Le premier est TerraCycle. Tom Skazy était étudiant en première année à l’Université de Princeton, lorsqu’il a eu l’audace de créer cette entreprise bâtie sur des matériaux sans valeur et pire encore, dont la valeur est inversée (on doit payer pour s’en débarrasser) : mégots, couches pour bébé, sachets de chips… tout ce qui est écarté des réseaux de tri et termine sa vie dans une décharge ou un incinérateur. L’entreprise américaine propose d’améliorer le marketing des grandes marques via la « recyclabilité » de ce qu’elles produisent de “pire”… Et ça marche ! 17 ans après sa création, TerraCycle est le leader planétaire de la collecte et du recyclage de ces déchets post-consommation si mal aimés. La 9e usine de Suez Le second compère, c’est Suez, numéro deux mondial de la gestion de l’eau et des déchets, qui dispose désormais de neuf usines de recyclage du plastique en Europe. Pour fabriquer cette bouteille de shampoing, après avoir trié les déchets collectés, Suez récupère de la résine plastique, du polyéthylène haute densité (PEHD) pour être précis, qui a la particularité d’être recyclable. On l’utilise pour tous les emballages plastiques opaques. Dans sa nouvelle usine de Maastricht, aux Pays-Bas, le groupe français recycle cette matière en granulés, qu’il fournit ensuite au fabricant d’emballage de Procter & Gamble. Une chaîne d’approvisionnement unique pour fabriquer la bouteille de shampoing verte Des milliers de volontaires La fabrication de cette bouteille de shampoing recourt à une chaîne d’approvisionnement unique menée par TerraCycle Europe, grâce au soutien de milliers de volontaires et de centaines d’ONG, des associations, des municipalités, des ports qui ramassent des déchets en plastique trouvés sur les plages ou près des cours d’eau de France et d’Europe du Nord. Les plages ne fournissent cependant qu’une quantité de déchets modeste comparée à l’ensemble des déchets plastiques : de l’ordre d’une douzaine de tonnes pour la première campagne de collecte, soit de quoi faire 120 000 à 170 000 bouteilles de shampoing. Le plastique recyclé moins cher Pour le reste des 500 millions de bouteilles de produits capillaires produits chaque année par Procter & Gamble en Europe, le groupe a annoncé que d’ici la fin 2018, il utiliserait jusqu’à 25 % de plastique recyclé (soit 2 600 tonnes de plastique recyclé en plus), contre de 5 % à 6% aujourd’hui. De son côté, Suez annonce que son usine de recyclage plastique de Maastricht produira 36 000 tonnes de granulés de plastique recyclé l’an prochain, en recyclant le PEHD pour un coût inférieur à celui du prix du PEHD vierge. Un exemple qui devrait inciter le monde industriel à adopter le plastique recyclé.