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Au lycée, « c’est grave de gaspiller autant de feuilles »

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REPORTAGE – Le rendez-vous est pris au lycée, à La Courneuve. En cette fin de journée de janvier, je retrouve Ryem, le prof de SVT et référent Développement durable, alias « Monsieur DD », à Jacques Brel. Il réunit ses éco-délégués motivés pour parler du tri des déchets dans l’établissement, qui va commencer à se faire, petit à petit. Il est 17h et il reste encore une heure de cours avant la fin de journée. Les élèves quittent une salle pour en rejoindre une autre, souvent en passant par le hall d’entrée de l’établissement. Sur un écran, tout près de l’entrée principale, une vidéo tourne en boucle depuis ce matin. Un petit clip de pédagogie, réalisé par des jeunes en seconde – youtubeurs durant leur temps libre – qui montre dans quelle poubelle il convient de jeter les mouchoirs usagés. « Le film est programmé jusqu’au mois d’avril, cela laisse du temps aux personnes de s’habituer et d’opter pour le bon bac », m’explique Ryem, le prof de SVT que je suis régulièrement depuis la rentrée. Vous en êtes à l’épisode 3 de la série « Monsieur DD du lycée de La Courneuve » L’épisode 1 : Le Monsieur DD du lycée de La Courneuve L’épisode 2 : Entre maths et sport, les élèves ont développement durable Hamedy, en première, l’a déjà vu passer, il la trouve chouette. « Beaucoup ne savent jamais comment faire, ils n’arrêtent pas de me demander… » Lui, plus rien ne lui échappe. Le jeune homme fait partie des éco-délégués de Ryem, choisi pour sensibiliser ses camarades à la chose verte et au tri. Ce soir-là, ces derniers, ravis de pouvoir « faire quelque chose pour le lycée », se retrouvent après les cours, afin d’échanger sur le plan de bataille à mettre en place pour imposer le tri au lycée. Les éco-délégués sensibilisent leurs camarades à la chose verte Les éco-délégués, ravis de briller hors des cours, aiment « faire quelque chose pour le lycée » Cadeau au lycée : les bacs à tri jaunes Il y a quelques semaines, ils avaient déposé, dans chaque salle de classe, une corbeille jaune pour les déchets recyclables. Mais, jusqu’à présent, tout le contenu jeté, en majorité des copies et des brouillons, était déversé dans le même bac à ordures et, au final, mélangé avec le non-recyclable. Or, depuis peu, la collectivité Plaine Commune, en charge du ramassage dans le lycée, a mis à disposition des conteneurs bleust afin que l’établissement valorise tout ce qui est recyclable. Et pour y parvenir, Ryem a aussi poussé pour que le lycée se procure trois grands bacs à tri jaunes, et ils sont arrivés le jour de ma visite au bahut. Durant la réunion avec les éco-délégués, Ryem leur explique qu’un premier ira en salle des profs et un autre en permanence. Et le troisième ? Sam, un des éco-délégués, se demande s’ils ne peuvent pas le réserver à l’espace en extérieur. « Pas sûr que la poubelle jaune serve dans la cour. On verra », réplique Ryem, ravi en tout cas que le tri puisse enfin débuter ici. Au lycée, c’est une action pédagogique, mais aussi économique. Plus il y a d’ordures, plus la taxe sur l’enlèvement des bennes est élevée. Pour le proviseur Régis Gallerand, en poste depuis septembre 2017, et son professeur, la présence de la taxe incite en tout cas à trier davantage. Les lycéens Thomas et Stefan sont en train de scotcher un papier sur l’une des nouvelles bennes jaunes à tri. Le premier y indique la consigne : « Papier uniquement ». « Tout le monde, note Thomas, doit respecter la règle. » Voire valoriser les déchets qui peuvent resservir. Papier uniquement dans la poubelle jaune Thomas et Stéfan veulent que les lycéens respectent la règle du tri. « Le cahier de brouillon écologique ? J’en ferai de la pub ! » Justement, en salle des profs, Ryem avait déposé un carton pour que ses collègues y glissent les imprimés usés, mais qu’on peut transformer en brouillon. Souvent, le recto a été utilisé, mais pas le verso. « C’est grave de gaspiller autant », glisse Hamedy, très sérieux. Avec les autres éco-délégués, il agrafe, durant la séance, des feuilles au format A4 autour d’une enveloppe kraft pliée en deux qui sert de couverture. Ce qui donne un cahier de brouillon 100 % écologique made in lycée Jacques Brel. « Je vais en faire de la pub », assure le lycéen, tout sourire. Son copain Stéfan réplique, un brin moqueur : « Mais c’est surtout pour que tu t’en serves. » Ryem et ses élèves fabriquent des cahiers de brouillon écologiques Ryem et ses élèves fabriquent des cahiers de brouillon écologiques À eux de le dire haut et fort, de sensibiliser… Ryem a suivi leur échange, amusé. Il est ravi de pouvoir compter sur leur motivation. Selon lui, l’idée de se rendre utile hors des cours leur plaît. Le professeur pense à organiser des jeux pour impliquer les lycéens et leur apprendre à ne plus se tromper de poubelle. Par exemple ? « Par exemple, on pourrait faire des jeux de lancers de boules. Celles et ceux qui parviennent à la lancer dans le bon panier gagnent un cahier écologique… » Work in progress. Bientôt une cafeteria au bahut Néanmoins, tout se met en place au fur et à mesure, souligne l’enseignant de SVT, avant de se tourner vers Hamedy, qui devait réfléchir au tri des piles usagées. « On peut prendre contact avec Screlec », l’organisme qui les récupère, chez les clients, dans des petits bacs en vue de les envoyer dans les centres adéquats de recyclage. « Monsieur, il suffit d’inscrire le lycée sur le site web pour démarrer un partenariat. » Ryem acquiesce, en souriant. Un peu plus tard, lui me raconte qu’un de ses collègues avait pensé à contacter Terracycle, qui récupère également les stylos usagés. Avant la fin de l’année, le projet est aussi de commencer à trier les biodéchets, comme l’impose désormais la loi. Selon Ryem, « cela se fera avant l’été, mais ça nécessite une formation en amont ». Et ce, car ce sont les élèves qui se chargeront de vider les assiettes et les plateaux repas dans les poubelles adéquates à la cantine. Ryem et ses éco-délégués ont d’ailleurs déjà prévu de récupérer une partie de ces biodéchets – par exemple, « les épluchures, mais pas les os de viande » – pour alimenter leur nouveau potager qui se trouve sur un banc de pelouse à l’extérieur du bahut. Au passage, le lycée a l’intention d’ouvrir une cafeteria, en plus du self – d’où l’intérêt de sensibiliser les élèves au tri des biodéchets ainsi qu’à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Mais, ça, c’est une autre histoire, et j’y reviendrai.